La rénovation, à quoi bon ?

6/24/20233 min read

Au détour d'une balade, je passe devant un restaurant qui affiche une citation de Curnonsky "En cuisine, comme dans tous les arts, la simplicité est signe de perfection". Elle m'a fait l'effet d'un sursaut, j'ai eu l'envie d'expliquer ce que ces deux lettres imposent comme différence.

La simplicité d'après Larousse : "Caractère de ce qui est formé d'éléments peu nombreux et organisés de manière claire" et/ou "Caractère de ce qui est peu compliqué, facile à comprendre, à exécuter, à utiliser, etc."

On note que la simplicité est très subjective. Dès lors qu'on fait par nous même des travaux, de la poterie ou tout autre chose pour lequel nous ne nous sommes pas entrainé on se rend vite compte de la simplicité relative avec laquelle l'artisan.e/l'artiste réalise son oeuvre. Comme dans tout domaine, la simplicité du professionnel formé n’est pas une simplicité universelle.

Au travers de ma prestation d'audit énergétique je suis moins un artiste que pédagogue. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai nommé cette entreprise Co-Simplexité. La simplexité étant un concept inventé par Alain Berthoz qui le définit comme étant « l’ensemble des solutions trouvées par les organismes vivants pour que, malgré la complexité des processus naturels, le cerveau puisse préparer l’acte et en projeter les conséquences ». Autrement dit la simplexité est le fait de rendre intelligible et abordable des choses complexes (sans obérer cette complexité).

Pour moi cela est gage de responsabilité pour agir en connaissance de cause car il est bon de se rappeler que le secteur du BTP est responsable de 43 % des consommations énergétiques annuelles et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France (source). Certes la rénovation n'est vraiment pas le secteur du BTP le plus impactant. Heureusement d'ailleurs car la rénovation représente un levier extraordinaire d'amélioration du bilan énergétique et de production de GES de la France et donc un levier pour chacun d'entre nous à moindre coût environnemental. En effet la rénovation permet, à court/moyen termes, d'améliorer la performance énergétique (et le confort) du bâti existant avec une empreinte carbone généralement plus faible que pour le neuf. Cela s'explique notamment par le fait qu'il y ait pas ou peu de démolition/reconstruction et pas ou peu d'artificialisation des sols supplémentaire.

Ces quelques chiffres nous indiquent alors que le chauffage est le principal poste de consommation des ménages. La rénovation et notamment l'isolation des logements permettrait alors d'améliorer la performance du logement, que ce soit pour le confort d'hiver (chauffage) ou d'été (rafraîchissement/climatisation). In fine, ces améliorations permettraient de réduire l'impact environnemental et économique du chauffage pour les foyers. Cela est d'autant plus vrai dans une période de crise où le prix des énergies ne fait qu'augmenter...

Alors les enjeux de la maitrise de l'énergie et de la rénovation sont "simples" ou "rendus plus compréhensibles" ?

Quelques chiffres :

Pour information, le site DataLab du gouvernement est très bien fait. Pour les curieus.e.s, on y apprend notamment que "le parc des résidences principales de France métropolitaine est principalement chauffé au gaz naturel et à l'électricité (respectivement 11,9 millions et 10,6 millions de logements, soit 78 % du parc). Par ailleurs, 3,9 millions des logements sont chauffés par des dérivés du pétrole (fioul domestique, gaz de pétrole liquide), soit 13 %" (1er graphique). Inutile de dire que les énergies renouvelables ont encore un bel avenir devant elles.

L'énergie consommée dans le résidentiel (appartement et maison) en 2018 est utilisée principalement pour le chauffage (282 térawattheures, soit 66 % de la consommation) et l'électricité (71 TWh, soit 17 %). Eau chaude et cuisson comptent respectivement pour 11 % (48 TWh) et 6 % (23 TWh). La climatisation représente une faible part de cette consommation (moins de 1 TWh). A noter que les maisons représente 57 % du parc des résidences principales, et sont à l'origine de 73 % de la consommation en chauffage, 68 % de celle en électricité et un peu plus de 60 % de celle employée pour l'eau chaude et la cuisson" (2ème graphique).